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Profil général
Située dans le nord-est du Nouveau-Brunswick, bordée au nord par la baie des Chaleurs et au sud-ouest par le golfe du Saint-Laurent, la Péninsule acadienne est reconnue comme l’un des principaux foyers de l’Acadie. Les quelque 66 000 Acadiens, Acadiennes et francophones forment plus de 85 % de la population de cette région hautement touristique, où les manifestations culturelles sont nombreuses. Les trois principales localités sont Caraquet, Shippagan et Tracadie.
La région Chaleur, située à l’ouest de la Péninsule acadienne, sur la rive sud de la baie des Chaleurs, possède le principal centre urbain des deux régions, la cité bilingue de Bathurst (12 157 habitants et habitantes en 2021). La nouvelle municipalité de Belle-Baie (14 125 habitants et habitantes), créée en 2021, est désormais la quatrième ville francophone de la province (92 % francophone).
Chiffres généraux sur la francophonie
- Population totale : 78 123
- Personnes qui parlent le français : 69 645
- Demande potentielle de services fédéraux en français : 66 730
- Personnes ayant le français comme première langue officielle : 64 825
- Personnes ayant le français comme maternelle : 64 965
Source : Statistique Canada, Recensement de 2021
Historique
Vers la fin des années 1750, des Acadiens et Acadiennes fuyant la Déportation ayant lieu en Nouvelle-Écosse créent des établissements dans la Péninsule, entre autres à Lamèque, Néguac et Sainte-Anne-du-Bocage (Caraquet). Au fil des ans, ils fondent d’autres établissements à travers la région : Tracadie (1785), Grande-Anse (1808), Paquetville (1866). Les Acadiens et les Acadiennes vivent principalement de l’industrie des pêches, quoique des établissements agricoles comme Paquetville et New Bandon se développent aussi. L’industrie de la construction de bateaux s’établit quant à elle à Bathurst, Shippagan et Bas-Caraquet.
Le 20e siècle voit la création d’institutions comme le Collège de Caraquet (1899-1915), détruit par un incendie et remplacé par le Collège de Bathurst (1921-1972), ainsi que le Collège Jésus-Marie de Shippagan, qui devient en 1977 le Campus universitaire de l’Université de Moncton à Shippagan (UMCS). Parallèlement, la Chambre de commerce de Caraquet pilote plusieurs projets de développement, dont la création de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus, inauguré en 1963. La même année voit la tenue du premier Festival acadien de Caraquet et l’ouverture de l’École des pêches du Nouveau-Brunswick. Entre 1970 et 2000, plusieurs autres importantes institutions voient le jour : des écoles secondaires, notamment à Shippagan, Bathurst, Tracadie et Caraquet; le Village historique acadien (1977) et le quotidien provincial indépendant, L’Acadie Nouvelle (1984).
La Péninsule est le lieu de plusieurs grands rassemblements acadiens, dont le Congrès mondial acadien (édition 2009) et les célébrations annuelles de la Fête nationale de l’Acadie.
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Éducation
- Au recensement de 2021, la Péninsule acadienne et la région Chaleur comptaient 9 300 enfants et jeunes d’âge préscolaire ou scolaire admissibles à l’éducation de langue française.
- Plus de 20 écoles primaires et secondaires réparties dans la Péninsule acadienne et dans la région Chaleur, de Lagacéville à Pointe-Verte, gérées par le District scolaire francophone Nord-Est.
Une soixantaine de services de garde et centres de la petite enfance, répertoriés sur le site web du ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance. - Le Campus de la Péninsule acadienne du Collège communautaire du Nouveau-Brunswick (CCNB), à Shippagan, et le Campus de Bathurst du CCNB.
- L’École des Pêches du Nouveau-Brunswick, située à Caraquet, est administrée par le CCNB.
- Le Campus de Shippagan de l’Université de Moncton (UMCS).
- Valorēs (anciennement l’Institut de recherche sur les zones côtières), à Shippagan, est un organisme indépendant de recherche et d’innovation.
Santé
Le Réseau Vitalité, l’une des deux régies de la santé de la province, dessert la majorité des régions acadiennes et francophones, dont la région Chaleur et la Péninsule acadienne. Son siège social est à Bathurst. Il compte notamment :
- Quatre hôpitaux (à Bathurst, Caraquet, Lamèque et Tracadie).
- Plusieurs centres de santé communautaire et de santé mentale.
- Plusieurs cliniques, généralistes et spécialisées (abandon du tabac, santé respiratoire).
Culture
Région fortement touristique, la Péninsule acadienne est reconnue pour le grand nombre d’événements, de festivals et d’activités culturelles qui s’y déroulent :
- Le Festival acadien de Caraquet a lieu l’été, pendant deux semaines qui culminent avec la Fête nationale de l’Acadie, le 15 août.
- Les Rendez-vous de la Fierté Acadie Love, en juillet à Caraquet.
- Le Festival des Pêches et de l’Aquaculture a lieu en juillet à Shippagan.
- Le Festival international de musique baroque de Lamèque, à la fin juillet.
- Le Salon du livre de la Péninsule acadienne se déroule en octobre à Shippagan.
- La Ruée de Tracadie, dans la municipalité du même nom, rassemble des milliers de personnes sur la rue principale à la fin juillet ou au début août. Spectacles, kiosques d’artisanat, cuisine de rue, etc.
Pour sa part, la région Chaleur accueille des festivals, principalement en juillet, comme :
- Le Festival des Rameurs (depuis 1968) à Petit-Rocher (Belle-Baie).
- Les Journées Hospitalité à Bathurst.
- Le Festival Blues d’la Baie à Petit-Rocher (Belle-Baie)
Institutions
Le Centre culturel de Caraquet, organisme à but non lucratif, héberge plusieurs organismes culturels et gère les principales infrastructures culturelles de la ville, soit :
- Le Carrefour de la mer, salle multifonctionnelle (spectacles, expositions, congrès, etc.).
- Le Centre culturel et sa salle de spectacles polyvalente.
- Le Cinéma du Centre.
Théâtre
- Le Théâtre populaire d’Acadie (Caraquet) est la première compagnie de théâtre professionnel de langue française en Acadie, fondée en 1974.
Musées
Le Réseau des Musées du Nord-Est du Nouveau-Brunswick rassemble les institutions suivantes :
- Musée de la guerre (Bathurst)
- Musée du patrimoine de Bathurst
- Musée des cultures fondatrices (Grande-Anse)
- Village historique acadien (Caraquet)
- Musée acadien de Caraquet
- Aquarium et Centre marin du Nouveau-Brunswick (Shippagan)
- Musée historique de Tracadie
- Église et Musée de Saint-Isidore
- Salon de la renommée de Paquetville
Médias
Outre un grand nombre de chaînes de radio et de télévision accessibles par câble, satellite et Internet, la Péninsule et la région Chaleur comptent plusieurs médias locaux de langue française :
- Une radio communautaire, CKRO Radio Péninsule.
- Deux radios privées, CKLE (Bathurst) et CJVA (qui retransmet une partie de la programmation de CKLE à Caraquet).
- La radio publique : deux chaînes de Radio-Canada, CBAF-FM ICI Acadie et CBAL-FM ICI Musique.
- Une station de télévision du groupe Télé Inter-Rives, CHAU-TV, diffusée à partir de Carleton-sur-Mer (Québec).
- Une télévision communautaire fournie par le câblodistributeur Rogers.
- La télévision publique : CBAFT ICI Acadie (production locale de Radio-Canada pour l’Atlantique, dont le Téléjournal-Acadie).
- Le journal quotidien indépendant de langue française L’Acadie Nouvelle, produit à Caraquet et distribué dans tout le Nouveau-Brunswick depuis 1984.
Organismes
La Maison de l’Acadie, située dans le secteur Petit-Rocher de la municipalité de Belle-Baie, réunit plusieurs organismes provinciaux et locaux, comme la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick, les Jeux de l’Acadie, l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick, la Commission de services régionaux et la plus ancienne succursale d’Uni Coopération financière (1936).
Organismes locaux
- Le Centre culturel de Caraquet chapeaute les principales infrastructures culturelles de la ville.
- Le Réseau d’inclusion communautaire de la Péninsule acadienne (RIC-PA, Shippagan), qui lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
- Le CAIENA-Péninsule acadienne voit à l’accueil et à l’intégration des nouveaux arrivants dans la Péninsule acadienne (Shippagan).
- Le Théâtre populaire d’Acadie, à Caraquet.
- La Coopérative de développement régional-Acadie, à Caraquet.
- La Commission de services régionaux Péninsule acadienne à Caraquet.
- La Commission de services régionaux Chaleur (CSR Chaleur) à Petit-Rocher (Belle-Baie), dans la Maison de l’Acadie.
Organismes francophones provinciaux
- La Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB), à Petit-Rocher (Belle-Baie), dans la Maison de l’Acadie.
- L’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick (AFMNB), à Petit-Rocher (Belle-Baie), dans la Maison de l’Acadie.
- Communautés et loisir Nouveau-Brunswick, à Beresford (Belle-Baie).
- Mouvement acadien des communautés en santé du Nouveau-Brunswick (MACS-NB), à Paquetville.
Organisme francophone interprovincial
- Société des Jeux de l’Acadie, à Petit-Rocher (Belle-Baie), dans la Maison de l’Acadie
L’économie
Secteurs d’emploi
Voici les secteurs qui embauchent régulièrement dans la Péninsule acadienne et dans la région Chaleur :
- Les industries de la restauration et du tourisme.
- Les industries manufacturières.
- L’industrie des pêches.
- Les services d’aide en santé (foyer de soins).
- Un large éventail de métiers professionnels (ex : soudure, charpenterie, électriciens et électriciennes, etc.)
- Les services professionnels (finances, assurances, domaine légal, etc.).
- Les commerces de détail de la région.
- Les professionnels de la santé (Réseau de santé Vitalité).
- Le secteur de l’éducation (District scolaire francophone Nord-Est, l’UMCS et les deux campus du CCNB).
Source : CAIENA
Organismes travaillant au développement économique
- Basée à Caraquet, UNI Coopération financière (anciennement la Fédération des caisses populaires acadiennes) est la plus importante institution financière acadienne avec plus de 187 000 membres et un actif de plus de cinq milliards de dollars. La Maison de l’Acadie (dans le secteur Petit-Rocher de la municipalité de Belle-Baie) héberge la plus ancienne succursale d’Uni Coopération financière (1936).
- Le Réseau de développement économique et d’employabilité du Nouveau-Brunswick (RDÉE) est voué au développement économique francophone de la province.
- Le Conseil économique du Nouveau-Brunswick (CENB) regroupe des gens d’affaires et entrepreneurs acadiens et francophones de la province.
- La Coopérative de développement régional-Acadie (Caraquet) soutient l’entrepreneuriat en privilégiant le modèle coopératif.
- Il existe des chambres de commerce francophones à Bathurst, Caraquet, Néguac, Tracadie et Shippagan.
- La mutuelle Assomption Vie, fondée en 1903.
Immigration et diversité
Péninsule acadienne et région Chaleur (N.-B.) – Immigration et diversité
Festival acadien de Caraquet. Crédit photo : Julie D’Amour-Léger.
La communauté
Bastion francophone du Nouveau-Brunswick et des provinces de l’Atlantique, la Péninsule acadienne et la région Chaleur sont majoritairement francophones. Dans certaines municipalités, 100 % de la population déclare une connaissance du français. Le recensement de 2021 a révélé que la population et l’immigration sont en hausse dans plusieurs localités.
Services d’accueil et d’établissement
- Le Comité d’accueil, d’intégration et d’établissement des nouveaux arrivants (CAIENA) dans la Péninsule acadienne offre plusieurs ressources à ceux et celles qui veulent vivre, étudier ou travailler dans la Péninsule.
- Située à Bathurst, Association multiculturelle région Chaleur offre des services d’intégration et des ressources aux nouveaux arrivants et aux nouvelles arrivantes.
Coût de la vie
Malgré les turbulences économiques et l’inflation, la Péninsule acadienne et la région Chaleur demeurent particulièrement abordables grâce aux prix de l’immobilier sous la moyenne provinciale et nationale. Dans les petites localités, l’approvisionnement peut être coûteux.
À quoi vous attendre
- Climat : Environ -10 degrés Celsius l’hiver en moyenne et 15 degrés l’été, mais les vents sur le littoral font varier les températures.
- Accès : La Péninsule et la région Chaleur dépendent essentiellement du transport routier. La ville de Bathurst abrite une gare de VIA Rail, un aéroport régional, et le service Maritime Bus la relie à d’autres villes des provinces Atlantiques.
- Transport : La voiture privée demeure un incontournable pour les déplacements locaux et régionaux. Les communautés de la Péninsule acadienne seront desservies par le transport en commun d’ici 2024 et un projet est à l’étude pour la région Chaleur.
- Infrastructures : Sans surprise, c’est à Bathurst, le principal centre urbain, que l’on trouve le plus de services, par exemple un hôpital régional et un aéroport. Les deux régions sont bien pourvues en matière d’éducation postsecondaire en français.
En savoir plus
Festival acadien de Caraquet. Crédit photo : Julie D’Amour-Léger.
Attractions touristiques à ne pas manquer
- Le Festival acadien de Caraquet, du 15 au 25 août 2024, est l’un des plus anciens festivals acadiens.
- Le 15 août, jour de la fête nationale de l’Acadie, à dix-huit heures précises, durant le Festival acadien, résonne le grand Tintamarre de Caraquet. Des dizaines de milliers de personnes y participent. Cette activité est devenue tellement populaire que des tintamarres se tiennent maintenant dans presque toutes les communautés acadiennes, que ce soit à Petit-Rocher, Bouctouche, Moncton-Dieppe ou Edmundston.
- Le Village historique acadien, à Bertrand (Caraquet), est l’un des lieux touristiques et éducatifs acadiens les plus fréquentés.
- L’île Miscou et sa « sœur », l’île de Lamèque, sont des bijoux touristiques avec leurs dizaines de kilomètres de plages vierges. Le phare de Miscou est un lieu de rencontre unique, qu’on a transformé en petite salle de spectacle.
- Le sentier historique Nepisiguit Mi’gmaq est un parcours de randonnée pédestre à voie unique de 140 km, suivant la majestueuse rivière Nepisiguit des montagnes à la mer (Bathurst).
- Situées dans la Première Nation de Pabineau, les chutes Pabineau se trouvent sur la rivière Népisiguit (Bathurst).
- La Réserve naturelle de la pointe Daly est située au nord-est du havre de Bathurst, sur environ 100 acres de marais d’eau salée et d’eau douce, de terrains abandonnés et de forêt acadienne à l’état sauvage.
Personnalités qui ont marqué la francophonie
- Martin J. Légère (1916-2013), né à Caraquet, est considéré comme le père de la coopération acadienne et l’un des plus grands patriotes acadiens de l’ère moderne. Il a été le premier directeur général de la Fédération des caisses populaires acadiennes dès 1946, et président fondateur du Festival acadien de Caraquet en 1963.
- Marie-Esther Robichaud (1910-2023), née à Pointe-Brûlée, a été une grande pionnière de l’éducation en français au Nouveau-Brunswick. Elle a entre autres participé à la fondation du Collège Jésus-Marie de Shippagan, aujourd’hui le site du campus universitaire de Shippagan de l’Université de Moncton. L’école polyvalente de Shippagan porte son prénom (École polyvalente Marie-Esther).
- Yvon Godin (1955-), syndicaliste acadien au sein des Métallos, a été député fédéral d’Acadie-Bathurst de 1997 à 2015. Il est reconnu pour avoir défendu, à Ottawa, les langues officielles ainsi que les droits des plus démunis et des chômeurs.
- Édith Butler (1942-), née à Paquetville, est une conteuse, chanteuse, musicienne, autrice et compositrice connue mondialement, décorée de l’Ordre du Canada. Sa ville natale est célébrée dans la célébrissime chanson Paquetville.
- Herménégilde Chiasson (1946-), né à Saint-Simon, compte parmi les artistes acadiens multidisciplinaires les plus prolifiques et les plus connus au Canada. Il a été lieutenant-gouverneur de la province du Nouveau-Brunswick de 2003 à 2007.