Le long de l’autoroute 2, de Saint-Albert (en banlieue d’Edmonton) jusqu’à la localité de Legal, au nord, en passant par Morinville, un corridor francophone regroupe plus de 3 000 personnes qui cultivent depuis la fin du 19e siècle l’art de vivre et de parler en français. Cette région se nomme Centralta.
Source : Statistique Canada, Recensement de 2021
Des Oblats de Marie-Immaculée fondent des missions à Saint-Albert en 1861 sur un territoire alors occupé par une population métisse qui s’exprime fréquemment en français. Les Sœurs grises, congrégation de Montréal (Québec), s’installent à Saint-Albert en 1863. Monseigneur Vital-Justin Grandin, missionnaire oblat et premier évêque de Saint-Albert en 1871, contribue à faire croître la population francophone. Des colons exploitent les terres de la région, le transport se développe avec l’arrivée du chemin de fer, le peuplement francophone s’étend vers le nord jusqu’à Vimy.
Morinville doit sa fondation en 1891 à un prêtre venu du Québec, Jean-Baptiste Morin, qui avait convaincu des compatriotes d’émigrer pour exploiter des terres arables. Une congrégation fondée en France, les Filles de Jésus, s’implante dans le village.
Des colons d’origine française et québécoise défrichent en 1984 ce qui deviendra le village de Legal. Les Sœurs grises s’y installent en 1920.
En 1892, l’Alberta impose l’anglais comme seule langue d’enseignement et de la vie publique.
Un comité culturel social francophone de Morinville, Legal et Vimy voit le jour en 1975, embryon de l’Association canadienne-française (ACFA) régionale de Centralta, basée à Legal.
La communauté franco-albertaine obtient en 1993 le droit de gérer ses propres écoles. À Legal, l’ACFA réussit à acheter l’ancien couvent des Sœurs grises pour y transférer l’une des premières écoles francophones de la région, l’École Citadelle, fondée en 1990. Celle-ci déménage ensuite en 2023 dans un bâtiment neuf.
Enfin, Legal est proclamée municipalité officiellement bilingue en 2000.
Outre un grand nombre de chaînes de radio et de télévision accessibles par câble, satellite et Internet, la région de Centralta a accès à des médias provinciaux et régionaux de langue française, dont :
Au recensement de 2021, Saint-Albert était la troisième municipalité de l’Alberta déclarant le plus grand nombre de personnes connaissant le français après Calgary et Edmonton. En s’appuyant sur ses institutions, et bénéficiant de la faveur des programmes d’immersion en français dans les écoles anglophones, la communauté de Centralta se perpétue.
Pour en savoir plus sur le type de services disponibles dans la région de Centralta, cliquez sur ce Parcours d’intégration francophone en Alberta. Le Réseau en immigration francophone de l’Alberta (RIFA) offre de l’information pour favoriser l’immigration et l’installation dans la province.
Les coûts de l’immobilier demeurent sous la moyenne provinciale, surtout en région rurale. La proximité avec les services offerts par la capitale, Edmonton, est un atout non négligeable.
Crédit photo : Fellowedmonton, CC BY-SA 3.0 , Wikimedia Commons