Gracieuseté ACFA de Rivière-la-Paix – page Facebook
Région du nord de l’Alberta située à plus de 480 km en voiture de la capitale provinciale Edmonton, Rivière-la-Paix abrite depuis 1912 une communauté francophone très attachée à ses origines et à son milieu de vie, que ce soit dans la ville de Peace River et les villages de Falher, Donnelly, Girouxville, Guy, Marie Reine, Saint-Isidore, etc.
Source : Statistique Canada, Recensement de 2021
L’explorateur et négociant d’origine écossaise Alexander Mackenzie bâtit un fort au croisement des rivières Peace River et Smoky River en 1792. Le récit historique des Dane-zaa, une première nation du groupe Athabasca, veut que le nom « rivière la paix » ait été donné au premier de ces deux cours d’eau pour souligner la résolution d’un conflit entre eux et les Cris.
La Compagnie de la Baie d’Hudson mène des activités commerciales dans la région au début du 19e siècle, et des immigrants européens s’y adonnent à l’agriculture au milieu du siècle. La ville de Peace River est incorporée en 1919.
En 1912, les premiers francophones de la région de Rivière-la-Paix proviennent du Québec, sous la gouverne de missionnaires, les Oblats de Marie-Immaculée. À l’époque, l’Église catholique canadienne cherche à freiner l’exode des Canadiens français vers les États-Unis en les incitant à coloniser les terres arables de l’Ouest. Les francophones de Rivière-la-Paix exploitent un sol agricole fertile au-delà du 55e parallèle nord, à la même latitude que celles de la baie d’Hudson et du Labrador, grâce à un microclimat tempéré et ensoleillé. La colonie de Saint-Jean-Baptiste-de-Falher, arrivée en 1912 dans le sud de la région, deviendra « la capitale du miel au Canada ».
La dernière grande migration en provenance du Québec, en 1953, fonde le village de Saint-Isidore. En 1963, plus de 5 000 personnes rendent hommage aux pionniers et pionnières de Rivière-la-Paix lors du plus important rassemblement canadien-français organisé en Alberta à l’époque.
La présence francophone diminue par la suite. À la vocation agricole de la région s’ajoute l’exploitation des sables bitumineux et du gaz naturel.
En 1994, l’Alberta accorde aux francophones le droit de gérer leur propre système d’éducation. L’École des Quatre-Vents ouvre ses portes en 1999 avec 14 élèves. En 2017, l’établissement d’enseignement compte 117 élèves.
Photo gracieuseté de l’ACFA Rivière-la-Paix
Outre un grand nombre de chaînes de radio et de télévision accessibles par câble, satellite et Internet, la région de la Rivière-la-Paix a accès à des médias provinciaux et régionaux de langue française, dont :
Photo gracieuseté de l’ACFA de Rivière-la-Paix
Descendante des pionniers du 20e siècle venus du Québec, la communauté francophone de la région Rivière-la-Paix se maintient malgré le départ de jeunes qui partent étudier et s’établir en milieu urbain. L’immigration interprovinciale francophone y surpasse l’immigration internationale.
Les coûts de l’immobilier, dans la région, demeurent sous la moyenne provinciale. Les salaires offerts par les principaux employeurs de la ville de Peace River, soit l’administration publique et le secteur de l’énergie, sont élevés.
Clément Desrochers (1910-2003), des Oblats de Marie-Immaculée, aussi historien, a instauré un pèlerinage à Girouxville en 1950 et fondé le musée de cette localité en 1969.