Seule province officiellement bilingue au Canada, le Nouveau-Brunswick est le principal foyer de la population acadienne en Atlantique – ils et elles y sont plus de 200 000 et représentent le tiers de la population. Les francophones sont majoritaires à plusieurs endroits, dont la Péninsule acadienne, la région Chaleur, le Restigouche, Dieppe et le Madawaska.
Plus de 50 000 Acadiens, Acadiennes et francophones habitent la région du Grand Moncton; composant les trois quarts de la population de Dieppe et le tiers de celle de Moncton. Les institutions et les services en français sont nombreux dans cette région urbaine où l’on trouve notamment l’Université de Moncton (campus de Moncton), la mutuelle Assomption Vie et le Centre hospitalier universitaire Dr-Georges-L.-Dumont (CHU Dumont). La ville de Moncton est aussi le siège de la Société nationale de l’Acadie et de plusieurs autres organismes acadiens.
Source : Statistique Canada, Recensement de 2021
Les terres qui forment aujourd’hui le Nouveau-Brunswick sont habitées depuis très longtemps par les Mi’kmaqs, ainsi que par les Wolastoqiyiks établis dans la vallée du fleuve Saint-Jean. Les Mi’kmaqs, en particulier, forment un peuple semi-nomade pratiquant une migration saisonnière : ils passent l’été sur les bandes côtières et les rives pour profiter de la pêche, puis se déplacent vers les terres intérieures pour y passer l’hiver.
Au tout début du 17e siècle, une centaine de familles françaises donnent naissance à l’Acadie en s’établissant près des rives de la baie de Fundy. Ce sont d’ailleurs les Mi’kmaqs qui leur enseignent comment survivre. Au fil des ans et des conflits coloniaux entre la France et la Grande-Bretagne, les nations autochtones de l’Est (les Mi’kmaqs, les Wolastoqiyiks, les Passamaquoddys, les Abénakis et les Penobscot) se retrouvent dans une alliance politique nommée « confédération wabanaki ». Cette dernière lutte principalement aux côtés des Français.
Après que l’Acadie continentale fut passée aux mains de la Grande-Bretagne en 1713, celle-ci signe avec divers peuples autochtones une série de traités de paix et d’amitié qui demeurent en vigueur aujourd’hui. D’abord autorisés à demeurer sur place en échange d’un serment de neutralité, les Acadiens et les Acadiennes finissent par être déportés par les Britanniques à partir de 1755, un événement connu encore aujourd’hui comme le Grand Dérangement. Des réfugiés fuient vers le Nouveau-Brunswick actuel, où les communautés se reforment, surtout au nord et à l’est de la province. L’Acadie conquise et divisée devient la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard, colonies britanniques qui formeront des provinces canadiennes en 1867.
Dans la deuxième moitié du 19e siècle, le nationalisme acadien émerge avec la fondation d’un collège francophone à Memramcook, de la Société nationale l’Assomption (aujourd’hui la Société nationale de l’Acadie), et d’un journal de langue française, L’Évangéline. Le 20e siècle voit notamment la création de conseils scolaires et de services de santé francophones, de l’Université de Moncton et du Festival acadien de Caraquet. Devenue officiellement bilingue en 1969, la province a accueilli le premier Congrès mondial acadien en 1994, puis le Sommet de la Francophonie en 1999.
Festival acadien de Caraquet. Crédit photo : Julie D’Amour-Léger.
Selon le recensement de 2021, le Nouveau-Brunswick compte 49 000 enfants et jeunes de moins de 18 ans admissibles à l’éducation de langue française, soit 36 % de la population de moins de 18 ans dans la province.
Le Nouveau-Brunswick compte deux réseaux de santé, Vitalité et Horizon.
Plusieurs festivals de langue française, dont :
Le Festival du saumon (Campbellton)
Plusieurs centres communautaires et culturels francophones
Des compagnies de théâtre professionnelles
Organismes
Le Nouveau-Brunswick compte des centaines d’organismes francophones ou bilingues, qu’il s’agisse d’organismes communautaires, culturels, professionnels, à but non lucratif, etc.
Principaux organismes francophones :
Bien que dominée par le secteur des services, l’économie de la province demeure liée de près aux ressources naturelles, au secteur de la transformation, aux pâtes et papier, au bois d’œuvre, aux produits de la mer, etc. Notons l’importance des industries de la construction, du transport, de la fabrication, mais aussi des arts et de la culture.
Voici certains des secteurs d’emploi et employeurs qui recrutent le plus au Nouveau-Brunswick :
L’économie diversifiée du Nouveau-Brunswick offre de l’emploi dans les ressources naturelles (le bois est l’une des principales exportations de la province) comme dans les services financiers, le manufacturier ou le tourisme. La pêche commerciale joue toujours un rôle dans l’économie du Nouveau-Brunswick.
Les francophones œuvrent dans toutes les branches de l’économie. Voici quelques données :
Les francophones se concentrent dans la moitié nord de la province et sur la côte Est. Les villes représentent des portes d’entrée pour l’immigration. La ville de Dieppe et sa voisine bilingue Moncton sont les principales villes où s’installent les immigrants et les immigrantes de la province, mais les villes francophones d’Edmundston, Belle-Baie, Caraquet et Cap-Acadie ne sont pas en reste.
Au total, 95 % de la population ayant le français comme première langue officielle est née au Canada et près de 90 % est née au Nouveau-Brunswick.
Selon le recensement de 2021, le Nouveau-Brunswick comptait un peu plus de 44 000 personnes ayant un statut immigrant, dont 10 000 connaissent le français. L’immigration francophone représente plus de 22 % des nouveaux résidents permanents et nouvelles résidentes permanentes du Nouveau-Brunswick, la cible fédérale pour 2024 étant de 6 % pour l’ensemble des communautés francophones en situation minoritaire du Canada.
En dépit des bouleversements économiques (hausse de l’inflation et hausse des taux d’intérêt amorcée en 2022), le Nouveau-Brunswick demeure l’une des provinces canadiennes les plus abordables, sur tous les plans : logement, énergie, alimentation.
Lieu de naissance de la population ayant le français comme première langue officielle (seul ou avec l’anglais), 2021
Français parlé à la maison, seul ou avec d’autres langues, qu’il s’agisse de la langue parlée le plus souvent ou non
Catégorie | Nombre de personnes |
Français parlé le plus souvent à la maison, seul ou avec d’autres langues | 211 650 |
Français parlé régulièrement à la maison, seul ou avec d’autre langues | 20 635 |
Source : Recensement de 2021