Située au nord-est de Moncton-Dieppe, bordée par le détroit de Northumberland, la région Sud-Est s’étend jusqu’à la frontière de la Nouvelle-Écosse. Elle inclut les comtés de Kent et la portion francophone de Westmorland, de Richibucto à Cap-Acadie, en passant par Bouctouche, Shediac et Memramcook.
Autour de Shediac, le littoral du détroit du Northumberland, autrefois appelé la mer Rouge, est une région acadienne. On y trouve les plages les plus chaudes au nord des Carolines, la Plage Parlee étant la plus célèbre. Sur ce littoral, plus au nord, dans le comté de Kent, se trouve le Pays de la Sagouine, à Bouctouche, un parc thématique issu de l’œuvre de l’Acadienne Antonine Maillet. On retrouve encore plus au nord le village de Saint-Louis-de-Kent, lieu de naissance du grand patriote Mgr Marcel-François Richard, concepteur du drapeau acadien.
Plus de 40 000 Acadiens, Acadiennes et francophones vivent dans cette région.
Source : Statistique Canada, Recensement de 2021
Le Sud-Est du Nouveau-Brunswick fait partie du territoire traditionnel du peuple Mi’kmaq, qui y est présent depuis quelque 10 000 ans. Certains des noms de lieux de la région sont d’ailleurs d’origine mi’kmaq, comme Shediac (« qui remonte loin », désignant l’emplacement de la localité au fond de la baie de Shediac) et Bouctouche (« grande baie »).
Des établissements acadiens existent déjà en 1684 à Cap-Pelé, sur la côte de ce qui est maintenant le détroit de Northumberland, tandis que Memramcook voit le jour vers 1700. En 1749, d’autres Acadiennes et Acadiens s’établissent sur le site de l’actuelle Shediac, où ils travaillent à la construction d’un fort, de maisons et d’entrepôts devant servir au ravitaillement des troupes françaises.
Trois décennies après la Déportation de 1755, le village de Memramcook, qu’on surnomme aujourd’hui le berceau de la Nouvelle Acadie, est déjà recolonisé par 75 familles. La paroisse de Grand-Barachois, dans Beaubassin-Est, est créée en 1789, et des colons acadiens se réinstallent à Shediac entre 1798 et 1805. C’est entre Shediac et Moncton qu’est construit le premier chemin public au Nouveau-Brunswick (1816), et Shediac accueille en 1858 un traversier reliant la ville à Summerside, à l’Île-du-Prince-Édouard.
Dans la deuxième moitié du 19e siècle, la région devient un point central de la renaissance acadienne. La première université francophone dans les provinces de l’Atlantique, le Collège Saint-Joseph, ouvre ses portes à Memramcook en 1864, et c’est au même endroit qu’a lieu la première Convention nationale acadienne 17 ans plus tard. À Shediac, Le Moniteur acadien, plus ancien journal francophone des Maritimes toujours en existence, voit le jour en 1867.
Reconnue comme la capitale mondiale du homard, Shediac accueille dès 1949 le Festival du homard. Cinquante ans plus tard, en 1999, Memramcook accueille les premiers Jeux de la francophonie canadienne. Le Sud-Est du Nouveau-Brunswick a été, avec la région Évangéline de l’Île-du-Prince-Édouard, hôte du Congrès mondial acadien en 2019, vingt-cinq ans après en avoir accueilli la toute première édition en 1994.
Territoire mi’kmaw nommé Sikniktuk, le comté de Kent a été colonisé dans la deuxième moitié du 17e siècle par des Acadiens, puis par des immigrants loyalistes et britanniques. Au 20e siècle, les Acadiens s’installent de plus en plus nombreux à l’intérieur des terres du comté, dans un chapelet de petites localités agricoles. De nos jours, la majorité de la population du comté de Kent est francophone et rurale, les principales villes (Bouctouche, Richibucto et Cocagne) comptant moins de 3 000 habitants.
Le Réseau Vitalité, l’une des régies de la santé de la province, dessert la majorité des régions acadiennes et francophones, dont le Sud-Est. Il inclut :
Événements
Organismes
Plusieurs sociétés culturelles desservent la région :
Outre un grand nombre de chaînes de radio et de télévision accessibles par câble, satellite et Internet, la région du Sud-Est compte quelques médias locaux de langue française et a aisément accès à ceux de Moncton-Dieppe.
Organismes
Selon les informations du RDÉE Nouveau-Brunswick, l’économie du comté de Kent repose principalement sur le secteur secondaire, soit la transformation et la production de biens et de services. Plus de 60 % de la population active de la région déclare travailler en français.
Les secteurs qui recrutent le plus dans la région de Shédiac sont les suivants :
Source : Je choisis Shédiac
Dans la région, il y a une forte présence de population de descendance acadienne. Les proportions de la population connaissant le français sont très élevées : 65 % à Richibucto au recensement de 2021, 76 % à Shediac, 83 % dans Beaubassin-Est, 84 % à Memramcook, 85 % à Cocagne, 87 % à Saint-Louis-de-Kent, 91 % à Bouctouche.
La région offre une qualité de vie enviable, avec des prix de l’immobilier inférieurs à la moyenne, mais les travailleurs et travailleuses de la pêche au homard ou de l’agriculture voient leurs revenus fluctuer selon la demande.