Penetanguishene, dans le comté de Simcoe, est l’un des berceaux de la francophonie ontarienne. Avec la ville de Midland et les localités du canton de Tiny (Lafontaine, Perkinsfield, Toanche, Wyevale, Wyebridge), cette région située à environ 160 km au nord de Toronto compte plus de 5 000 personnes qui parlent le français.
La ville de Penetanguishene et le canton de Tiny sont aujourd’hui des régions désignées selon la Loi sur les services en français. En 2021, environ 15 % de la population de Penetanguishene et de Tiny déclarent connaître le français, et plus de 8 % dans la ville de Midland.
Source : Statistique Canada, Recensement de 2021
La Huronie, sur la péninsule de Penetanguishene, qui s’avance dans la baie Georgienne, était habitée par les Hurons-Wendats avant le premier contact de ceux-ci avec les Français, vers 1609. Le nom « Penetanguishene » provient du mot Ojibwa signifiant « lieu des sables blancs vallonnés ».
Étienne Brûlé serait le premier Européen à explorer ce territoire, suivi par Samuel de Champlain. En 1626, des missionnaires jésuites, menés par Jean de Brébeuf, succèdent aux Récollets dans la région. En 1639, la mission de Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons, premier établissement catholique en Ontario, est créée. Elle connaît une fin tragique en 1649 lorsque des raids iroquois détruisent la Huronie et que des jésuites, dont Jean de Brébeuf, sont torturés à mort. Huit martyrs canadiens sont canonisés en 1930 par le pape Pie XI.
Grâce à l’établissement d’un chemin de fer, des colons canadiens-français originaires du Québec s’installent dans les environs de Penetanguishene au milieu du 19e siècle et forment la moitié de la population de la région.
À la fin des années 1960, l’école secondaire francophone de Lafontaine ferme ses portes et celle de Penetanguishene devient bilingue. Une élève de 18 ans de Penetanguishene, Denise Jaiko, dénonce publiquement la situation en 1976 et demande au Conseil scolaire de Simcoe d’intervenir. Malgré la mobilisation citoyenne, le Conseil reste sur ses positions. En 1979, des parents de Penetanguishene créent eux-mêmes une école secondaire francophone, dans un bureau de poste désaffecté. La crise prend une ampleur provinciale. En 1982, la Cour supérieure de l’Ontario rend une décision favorable aux francophones de Penetanguishene, qui fondent l’école secondaire Le Caron la même année. Une victoire structurante pour la communauté.
Photo gracieuseté de La Clé, Penetanguishene
Événements
Organisme
Outre un grand nombre de chaînes de radio et de télévision accessibles par câble, satellite et Internet, la région de Penetanguishene compte plusieurs médias locaux de langue française, dont :
La Corporation de développement économique de Simcoe Nord identifie quatre grands piliers économiques pour la région : la fabrication avancée, l’agroalimentaire, les soins de santé et le tourisme.
Selon le recensement de 2021, 770 personnes utilisaient le français au travail, seul ou avec l’anglais, dans la région de Penetanguishene.
Bien qu’elle soit établie depuis longtemps, la communauté francophone de Penetanguishene et du canton de Tiny consacre beaucoup d’énergie au maintien de ses droits et doit miser sur l’immigration dans un contexte de croissance démographique de la région.
L’organisme La Clé (Penetanguishene) diffuse de l’information à l’attention des nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes et offre des services bilingues d’aide à l’emploi.
Bien que Penetanguishene et le canton de Tiny n’échappent pas aux tensions inflationnistes et immobilières, le coût de la vie dans cette région demeure plus abordable que dans les grands centres urbains.
Photo gracieuseté La Clé, Penetanguishene
Français parlé à la maison, seul ou avec d’autres langues, qu’il s’agisse de la langue parlée le plus souvent ou non
Catégorie | Nombre de personnes |
Français parlé le plus souvent à la maison, seul ou avec d’autres langues | 835 |
Français parlé régulièrement à la maison, seul ou avec d’autre langues | 695 |
Source : Recensement de 2021