Bordés au sud par la Colombie-Britannique, l’Alberta et la Saskatchewan, les Territoires du Nord-Ouest forment, avec le Nunavut voisin, la partie de l’Arctique canadien qui s’avance au-delà du cercle polaire. Les Territoires du Nord-Ouest reconnaissent 11 langues officielles : neuf langues autochtones, le français et l’anglais.
Dans ce territoire dont la population se chiffre à 41 070 personnes, on compte quelque 4 395 personnes d’expression française qui, pour la grande majorité, habitent la capitale, Yellowknife.
Source : Statistique Canada, Recensement de 2021
Avant l’arrivée des Européens, et depuis des temps immémoriaux, la région qui constitue aujourd’hui les Territoires du Nord-Ouest était déjà habitée entre autres par les peuples Dénés (dont les Déné du Sahtu), les Inuvialuit, les Gwich’in, les Tlicho, les Cris et les Tchipewyans. Ces peuples menaient une existence principalement nomade, s’adaptant au rude climat du territoire.
En 1576, l’explorateur anglais Martin Frobisher entreprend la recherche du passage du Nord-Ouest. Les francophones font partie des nombreuses expéditions qui explorent le territoire dans les siècles subséquents. Avec l’expansion du commerce des fourrures à la fin du 18e siècle et au début du 19e, des postes de traite font leur apparition dans la vallée du Mackenzie. Les francophones sont nombreux dans les comptoirs comme guides, traiteurs, commis et interprètes, mais aussi dans des fonctions de direction, qui opèrent sous le giron de la Compagnie du Nord-Ouest.
Néanmoins, le mouvement de migration vers les Prairies, à la fin du 19e siècle, exacerbe les conflits entre Métis et Blancs, ce qui crée une série d’affrontements entre francophones et anglophones. Les Territoires du Nord-Ouest adoptent, en 1892, une loi faisant de l’anglais leur seule langue officielle. Après la Deuxième Guerre mondiale, l’industrie minière devient le principal moteur de développement et contribue, avec le déménagement de l’administration territoriale à Yellowknife, à l’accroissement de la population de langue anglaise dans la région. Il faut attendre 1984 pour que l’Assemblée législative rétablisse le français comme une des langues officielles du territoire.
L’Association culturelle franco-ténoise, aujourd’hui devenue la Fédération franco-ténoise, est fondée en 1978. Les années suivantes voient naître à travers le territoire des organismes de langue française, voués au développement de la communauté.
Par ailleurs, à ce jour, sept gouvernements régionaux autochtones ont négocié des ententes sur les terres, les ressources ou l’autonomie gouvernementale avec le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et le gouvernement du Canada.
Photo gracieuseté de la Fédération franco-ténoise
Il existe plusieurs cliniques aux Territoires du Nord-Ouest, ainsi qu’un hôpital territorial (Yellowknife) et un hôpital régional (Inuvik). Il est obligatoire pour les institutions médicales d’offrir des services en français ; à cet effet, le gouvernement territorial a mis en place un service d’interprétation pour appuyer la clientèle francophone lorsqu’elle se présente à l’hôpital ou à une clinique.
Pour en savoir plus : http://www.hss.gov.nt.ca/en/hospitals-and-health-centres
Outre un grand nombre de chaînes de radio et de télévision accessibles par câble, satellite et Internet, les Territoires du Nord-Ouest possèdent :
La radio et le journal communautaires sont regroupés sous le nom Médias ténois depuis 2020. Par ailleurs, une journaliste de Radio-Canada est basée aux T.N-O.
L’extraction minière (surtout de diamant), de pétrole et de gaz constitue l’armature industrielle des Territoires du Nord-Ouest, soumise aux fluctuations des marchés. Sur ce grand territoire peu peuplé, l’administration publique joue aussi un rôle économique important.
Les secteurs d’emplois suivants sont en demande aux Territoires du Nord-Ouest :
Le gouvernement du territoire, conscient que les mines et les énergies fossiles dépendent beaucoup des fluctuations de l’économie mondiale, s’applique à développer le tourisme, les services aux entreprises, la pêche, le cinéma et d’autres secteurs.
Les 37 membres du Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest (CDÉTNO), qui ne sont toutefois pas tous francophones, donnent un bon aperçu des produits et services offerts en français.
Crédit photo : Laïssa Pamou
La grande majorité des Franco-Ténois et Franco-Ténoises (selon le critère de la première langue officielle) sont nés au Canada et près de la moitié (48,5 %) sont natifs du Québec ou de l’Ontario. Sur les 15,5 % des francophones qui sont nés à l’étranger, la majorité est native de l’Afrique. Le territoire compte 4 150 personnes ayant un statut immigrant, dont 350 parlent le français.
La capitale, Yellowknife, attire la majorité des immigrants francophones, le plus souvent venus d’autres provinces canadiennes. En ce qui concerne les immigrantes et immigrants internationaux, les personnes originaires d’Afrique sont de plus en plus présentes. Une Stratégie sur l’immigration des Territoires du Nord-Ouest 2017-2022 a donné priorité à l’immigration francophone.
L’immobilier coûte cher et la complexité de l’approvisionnement pousse les prix des biens de consommation à la hausse aux Territoires du Nord-Ouest. En contrepartie, les salaires peuvent être plus élevés selon la profession et le secteur choisis. Certains avantages fiscaux existent pour compenser le coût de la vie.
Photo gracieuseté de la Fédération franco-ténoise
C’est à Yellowknife que, le plus souvent, les francophones peuvent visiter des lieux touristiques dans leur langue. L’affichage en français, l’une des langues officielles du territoire, est répandu, par exemple au Centre du patrimoine septentrional Prince-de-Galles (le musée territorial), et il existe des visites guidées pour les francophones dans plusieurs sites de la ville, dont l’Assemblée législative.
Yellowknife est célèbre pour l’observation des aurores boréales, ce phénomène naturel que l’on peut aussi admirer dans l’ensemble des Territoires du Nord-Ouest. À l’extérieur de la capitale, les activités touristiques les plus prisées sont situées au Grand lac des Esclaves (haut lieu de pêche à la ligne et de sports nautiques) et dans les parcs nationaux, qui attirent des amateurs de randonnée pédestre et de descentes en eaux vives.
Lieu de naissance de la population ayant le français comme première langue officielle (seul ou avec l’anglais), 2021
Français parlé à la maison, seul ou avec d’autres langues, qu’il s’agisse de la langue parlée le plus souvent ou non
Catégorie | Nombre de personnes |
Français parlé le plus souvent à la maison, seul ou avec d’autres langues | 820 |
Français parlé régulièrement à la maison, seul ou avec d’autre langues | 640 |